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Grouiiiiiik !!!
23 janvier 2011

Lire le PS en premier

05-04-09 - Le doute l'a envahi. Là. Au coin de sa rue. Il se fige, n'ose plus faire un pas. Vers où d'ailleurs ? Est-ce bien le "coin de sa rue" ? Qui sont tous ces gens qui le saluent ? Cette femme qui l'embrasse ?... Il voudrait fuir, se terrer, se soustraire, s'oter. Mais ne peut faire un geste. Un pigeon fiente sur son nez, les gosses lui lancent des amandes, un agent l'invective :
- "Vous ne pouvez rester là !".
- "Mais où est la sortie ?".
Et puis la nuit s'écroule sur lui, le laissant vaporeux, brouillardesque, nuageant. Il flotte de réverbères en néons et se retrouve tout en haut d'un clocher, caliné de girouettes, bercé de gargouilles. Quelques gouttes de pluie ruissellent entre ses doigts et se perdent dans ses paumes. Un repère néanmoins : il est 21h00 à l'horloge muette. A ses pieds. Il va attendre le jour pour prendre une décision. Il s'endort les joues creuses.
05h37, une poule aux yeux d'or le caresse de ses plumes, lui cliquète des cot-cot et l'éveille en beauté. Il n'est plus rien ! Il est tout ! Il ne reconnaît plus rien ! Il connaît tout ! Le délicat suintement des lys le fait cambrer d'aise. La rosée des vents le submerge. Il petit-déjeune d'une fraise des bois en aspirant le suc d'une pensée accroupie, offerte. Plus de métro, plus de bureau et il ne dormira plus. A partir de maintenant il va découvrir le monde, son monde. Qu'il crée à son image. Dieu ? C'est lui désormais. Omni pas présent, Omni pas potent. Juste un petit bout de chair en quète de merveilles. Une Alice, un Robinson, déserteur et lapinesque. Un créateur malin. Un espiègle stratège. Rien de divin dans ses desseins, que de l'ici, du maintenant. A foison.
Par où commencer ? Par quoi commencer ? Une libellule, une cathédrale ? Une renoncule, un business-man ? Un plan : obligatoire ! Ne rien omettre pour ne froisser personne. Ni l'étoile qui rôde ni la discrète daphnie. Du demi quark à l'infini personne n'échappera à son envie de vie ! Mais sans ordre, un plan sans ordre, oui. Au gré de ses déambulations, sans accorder plus d'importance aux feuillages d'un chêne qu'à l'ivoire d'une dent, aux atours d'une reine qu'au labeur d'une fourmi, à un show-room mondain qu'aux lueurs de l'aube.
06-04-09 - Pas de longue barbe, pas d'éclairs dans les cheveux. C'est un Dieu banal au regard curieux. Sapé Tati, teint lavabo, fluet pas fluo. Il ne se fait pas prier. Chez lui c'est partout et il n'a plus de nom. Il est hésitant, indécis, circonspect : ne plus faire d'erreurs ! Un monde parfait voilà son but.
S'en prendre au temps d'abord : exit montres et pendules, horloges et trotteuses, chronomètres, sabliers, métronomes, compteurs et pointeuses. Terminés les "Quelle heure est-il ?", "Pardonnez mon retard...". Tout baigne désormais ouateux, serein, au gré de chacun. Vous voulez le soir ? Le voilà ! Un peu de nuit ? Elle est à vous ! Le temps n'existe plus ou plutôt, il est à votre disposition, étirable, élastique, relatif, individuel. Les heures sont des secondes, les semaines des ères et vous tous devenez immortels, figés depuis ce premier matin dans l'état où vous étiez, où vous êtes, où vous serez. Les roses ne fanent plus, les papillons font n fois le tour du monde et les fossoyeurs ne fossoient plus. Et puis c'est tout pour (aujourd'hui) toujours...Car aujourd'hui n'existe plus... C'est demain, c'est hier, c'est tout le (temps).
07-04-09 - Et puis, le temps d'un instant, d'un soupir ou d'une éternité, il s'occupa des animaux (les carpes furent poilues, les requins saumonés, les girafes raccourcies, les lions bengalisés, les écrevisses écrouées, les thons bonifiés, les chiens caressés de chats, tous les pigeons furent voyageurs, les uni-cellulaires pluri-cellularisés, les ânes débâtés, les lamas dalaïsés, les ongulés incarnés, les kangourous en slip, ...), des autres animaux qu'on surnomme "l'Homme" (les femmes toutes charmantes, les dictateurs pulvérisés, les cuisiniers aromatisés, les castrats décastrés, les politiciens dégroupés, les morts ressuscités, la racaille satellisée, les machos tutuïfiés, les magnats magnanimes, les mécènes innombrables,...), des autres règnes (les marguerites non-effeuillables, les pierres moussues, les phares de toutes les couleurs, les astres clignotants, tous les feux rouges au vert, les galets transparents, les iles flottantes obligatoires, les caries interdites, les enclumes innocentées, les murs caoutchouteux,...) et s'endormit rêveur en complétant ses listes de hors-d'oeuvre.
Une foule cosmopolite et bigarrée surveillait ses paupières, attendait son éveil...
- "Et moi, je deviens quoi ?" quémande la fermière.
- "Je te couvre de sucre !"
- "Et moi, je deviens quoi ? chante le caillou.
- "Je te cabrellise !"
- "Et moi, je deviens quoi ? siffle le serpent.
- "Tu es aux pommes !"
...
Tous et toutes repartir ravis, comblés, le sourire aux oreilles, fiers d'être redessinés pour leurs nouveaux destins. Quelle nuit ensoleillée !
Et puis... De jeunesse en genèse, ce jeu ne lui plut plus et, sans défaire, sans détruire, il partit le dos courbe vers d'autres desseins à animer, quelques ombres à déporter.

PS : faites comme moi quand un article de blog dépasse cinq lignes : ne lisez pas et changez de blog !!!

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Commentaires
P
Drôle :D Heureusement c'est pas la même perf que pour les Bogdanov.....
P
Impossible ! <br /> En fait tu es nourri d'une perfusion extra terrestre et tu ne le sais même pas ! ;)
P
Mais non !!!! J'ai écrit ça à jeun :D
P
J'ai tout lu. <br /> C'est le Banania qui fait ça, vraiment ? <br /> Bon, vais en acheter.
P
Trop tard.... :D
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